Description
L’ oeuvre pour guitare de Joaquin Rodrigo occupe une place importante au sein du répertoire contemporain de cet instrument. Compositeur non-guitariste, Rodrigo s’adresse pourtant à la guitare avec une intuition extraordinaire, et lui dédie des pages d’une originalité remarquable.
A l’exception de la « Tonadilla » pour deux guitares, du « Concierto Madrigal » et du « Concierto Andaluz », il écrit pour guitare seule ou soliste. Il est étonnant de constater que, au cours des ans, les interprètes ont opéré une sorte de sélection parmi l’ensemble des pièces pour guitare, certaines d’entre elles font l’objet d’une discographie abondante tandis que d’autres ne sont presque pas connues.
L’édition de l’ oeuvre complète pour guitare de Joaquin Rodrigo est un hommage rendu au talent de ce compositeur fécond qui a su rencontrer la guitare au plus profond de son âme.
Bien que publiées séparément, les cinq pièces de style impressionniste réunies sous le titre « Por los campos de España » constituent ce que Joaquin Rodrigo se plaît à appeler sa « suite imaginaire ». C’est pour cette raison qu’elles sont enregistrées ici pour la première fois sous la forme d’une suite en cinq mouvements. Chacun de ceux-ci puise son inspiration dans un paysage ou une région d’Espagne, ainsi « En los trigales » évoque Castilla la Vieja, une région où l’on apprécie la musique plutôt bruyante. Cette pièce est une réminiscence de la danse qui célèbre et récompense le dur labeur des moissons. « Junto al Generalife » rappelle le palais et les jardins situés sur les versants du Cerro del Sol où les rois de Grenade aimaient à séjourner autrefois. « Bajando de la meseta » se réfère au plateau situé dans la région de Castilla la Nueva, au pied duquel commence l’Andalousie. « En tierras de Jerez » évoque la région de Jerez de la Frontera où l’on produit le délicieux sherry, la pièce s’inspire de la danse flamenco « peteneras ». « Entre olivares », enfin, capte le puissant arôme des oliviers qui imprègne tout le sud de l’Espagne.
Joaquin Rodrigo composa « Pajaros de primavera » suite à sa rencontre avec la guitariste japonaise Take Takahashi. Touché par son émerveillement devant un vol de martinets, il accepta immédiatement la suggestion d’écrire une pièce évoquant ces oiseaux et commémorant le printemps. Take n’eut jamais le bonheur de jouer cette pièce, elle l’entendit sous les doigts d’un ami la veille de sa mort après une longue maladie. Christopher Parkening créa, au Japon, « Pajaros de primavera ».
La pièce « Tiento antiguo », composée en 1974, est dédiée à Siegfried Behrend. Elle s’inspire de la musique pour vihuela du xve siècle.
Sentant la nécessité d’écrire quelques pièces destinées aux étudiants guitaristes, Rodrigo mit au jour « Tres piezas pequeñas », trois petites pièces qui, loin d’être simples, figurent néanmoins parmi ses compositions pour guitare techniquement plus abordables. « Ya se van los pastores » est basé sur un ancien chant de noël espagnol, « Por los caminos de Santiago » nous promène au pas du flâneur dans les rues de la vieille ville de Santiago de Compostela, tandis que « Pequeña sevillana » prend sa source dans le répertoire flamenco et pourrait évoquer la grâce et l’impertinence d’une jeune fille de Séville.
Fortement encouragé par Robert Vidal à participer à la « Coupe Internationale de Guitare » (1961), Joaquin Rodrigo, pressé par le temps, décida de remanier une pièce écrite quelques années auparavant pour Regino Sainz de la Maza, et dont lui seul possédait le manuscrit. « Invocation et danse », signé du pseudonyme Mio Cid, arriva quelques heures à peine avant la clôture du concours et en remporta le premier prix.
L’ oeuvre est un hommage à Manuel de Falla, on y trouve des citations de « El amor brujo » et de l’ « Homenaje a Debussy », unique pièce originale pour guitare de ce compositeur.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.