Description
Dernière composition pour guitare de Joaquin Rodrigo, la fantaisie Ecos de Sefarad voit le jour en 1987, au terme d’une période de cinq ans au cours de laquelle Rodrigo ne compose pas. Le titre fait allusion aux Sefardim d’Espagne dont la musique a profondément marqué le cante jondo flamenco. Une mélodie monodique inspirée d’un chant d’amour sefardi confère à la pièce son caractère triste et nostalgique.
La seconde fantaisie, Que buen caminito, évoque le genre de la sevillana. Elle date aussi de 1987, et était l’oeuvre imposée d’un concours international organisé au Conservatoire de musique de Séville à l’occasion de la commémoration de « 130 de guitare classique ».
L’année 1954 est celle de la Fantasia para un gentilhombre et des Tres piezas españolascomposées à quelques semaines d’intervalle. Andrés Segovia, à qui sont dédiées ces oeuvres, crée le Fandango au Teatro Colon de Buenos Aires en 1957 et l’enregistre peu après; c’est probablement la raison pour laquelle ce fandango a longtemps été joué isolément dans les programmes de concert, les Tres piezas espanolas n’apparaîtront sous la forme d’un triptyque, en disque et en concert, que vers les années ’80. Le Fandango de Rodrigo s’inspire principalement de la danse largement répandue en Espagne il y a quelques siècles, il est conçu en trois parties et présente une section centrale mélodique dont le caractère expressif contraste avec les rythmes et les dissonances des deux autres sections. L’ostinato sur lequel est habituellement construite la passacaille est, dans la Passacaglia, le thème principal de cette dernière. On le retrouve tout au long de la pièce, développé dans une série de variations de plus en plus élaborées que vient conclure une fugue superbe. Dans le Zapateado final, le compositeur a choisi de privilégier la virtuosité de l’instrument plutôt que l’aspect rythmique propre à la danse.
La version pour guitare de la courte ballade Romance de Durandarte est de Pepe Romero, il en existe aussi une version pour le piano. Cette pièce est tirée du ballet Pavana realcomposé en 1954.
Bien que ce vihueliste n’ait lui-même jamais écrit de sarabande, c’est à la vihuela de Luis Milan qu’est dédiée la Zarabanda lejana, première oeuvre pour guitare de Joaquin Rodrigo. Cette « sarabande lointaine » souligne surtout son penchant pour la musique ancienne, notamment à travers l’usage insistant qu’il fait de la cadence plagale ré-sol tout au long de la pièce. Lors de leur rencontre, Joaquin Rodrigo soumet la Zarabanda lejana à Emilio Pujol dont les remarques pertinentes et enthousiastes exerceront par la suite une influence considérable sur la musique pour guitare du compositeur. En 1926, année de composition de la Zarabanda lejana, Rodrigo arrange également cette pièce pour le piano. Un an plus tard, il en réalise une version pour cordes qu’il fait accompagner d’un Villancico.
Au cours de cette même année 1926, Rodrigo écrit une courte Pastorale pour le piano que l’on retrouve aussi sous forme orchestrale dans les Tres viejos aires de danza. L’adaptation pour guitare de cette Pastorale est d’Emilio Pujol.
On doit à Joaquin Rodrigo deux sonates pour guitare. La première, la Sonata giocosa qui date de 1958, est dédiée à Renata Tarrago. Elle révèle un compositeur désormais tout à fait initié au maniement de la guitare, tant dans sa technique que dans son expression, ici tour à tour joyeuse dans le premier mouvement, solemnelle dans le second, et d’une espiègle vivacité dans le zapateado final. Onze ans plus tard, Ernesto Bitetti assure la création de la Sonata a la española qui lui est dédiée le 30 mai 1969 à Rome. De conception plus simple, c’est néanmoins l’ oeuvre d’un compositeur en pleine maturité qui utilise avec subtilité le langage de la guitare pour évoquer un pays qui ne cesse de l’inspirer.
Françoise-Emmanuelle Denis
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