Description
> Pourquoi l’appellation Trio de Cologne ?
Le trio est né en 1992 alors que Zoran Dukic, Ceca Madzarevic et moi-même – Laura Young – étions encore étudiants au Conservatoire de Cologne, ce qui explique l’origine du nom. Bien qu’aucun d’entre nous ne vive plus à Cologne, nous avons gardé ce nom. Pablo Marquez fait partie du trio depuis 1996.
> Pourquoi un trio?
Le producteur de Artelier Music à Cologne, grand amateur de guitare, désirait un trio de guitares à son catalogue au point d’avoir préparé un contrat avant même d’avoir trouvé le trio! A sa demande, nous avons travaillé comme des fous pendant un mois, après quoi nous avons enregistré le disque en question sans avoir jamais donné le moindre concert ensemble. Le succès immédiat remporté par ce premier enregistrement nous a encouragés à poursuivre dans la voie du trio.
> Quels sont les aspects les plus intéressants et les plus agréables du travail en trio?
Il y a bien sûr le plaisir de jouer à trois et de voyager ensemble mais, à côté de cet aspect convivial et sympathique, il y a surtout l’occasion unique d’aborder un répertoire dont nous sommes en quelque sorte privés dans nos carrières respectives de solistes. Etant tous les trois d’origine culturelle très contrastée, Europe de l’Est, Amérique du Nord et Amérique du Sud, l’échange d’idées et d’expériences est d’autant plus riche. Notre répertoire était plutôt limité il y a quelques années, mais depuis nous avons transcrit pas mal de musique et plusieurs compositeurs ont écrit de la musique pour notre trio.
> Qui est responsable des transcriptions? Comment procédez-vous?
Pour être musicalement correctes, les transcriptions doivent satisfaire à bon nombre de conditions dont la première est que la musique doit convenir à la guitare et à tous ses paramètres, sonorité, couleur, technique et texture musicale. Bien évidemment, certaines oeuvres s’adaptent mieux que d’autres à la formule de trio de guitares. Il est souvent hasardeux, par exemple, de s’en prendre à un original pour orchestre. Le cas des Eight Easy Pieces de Stravinsky que nous présentons sur ce disque est un peu particulier, il aurait été extrêmement difficile de transcrire ces pièces au départ de l’original pour orchestre mais, heureusement, nous avons pu partir de la version pour piano à quatre mains réalisée par Stravinsky lui-même, il en a d’ailleurs tiré également une version pour quatre luths.
Une bonne transcription c’est pas nécessairement celle qui passe « note pour note » un texte musical d’un instrument à un autre, mais plutôt celle qui sonne bien et surtout qui parle le même langage sur un autre instrument. Ce qui compte avant tout, c’est de capter l’essence de l’oeuvre et d’en transférer l’intention d’un instrument à un autre. Parfois, l’original sort gagnant d’une transcription, il suffit de penser à la version pour guitare d’Asturias d’Isaac Albeniz…
Nous faisons tous les trois des transcriptions pour le trio. La première étape de ce travail consiste à jeter des notes sur du papier à musique puis de leur donner vie lors de répétitions au cours desquelles nous apprenons à comprendre l’oeuvre en question, et où nous prenons un réel plaisir à l’étudier, l’écouter et la découvrir dans ses moindres détails.
> Quel est le profil de cet enregistrement-ci?
C’est avant tout un disque de musique du 20ème siècle composé en partie de musique originale – Paul Hindemith, Dusan Bogdanovic et Carlo Domeniconi – et en partie de transcriptions – Igor Stravinsky, Bela Bartok et Erik Satie. On y trouve de la musique dite « sérieuse », de la musique d’inspiration populaire, et des références à de nombreuses cultures (Russie, Allemagne, Italie, ex-Yougoslavie, France, Bulgarie, Inde, Hongrie, Amérique du Sud).
Nous avons toujours beaucoup de plaisir à nous remémorer l’histoire des Trois morceaux en forme de poire de Satie. Claude Debussy et Erik Satie étaient de bons amis. Un jour, le premier dit au second « Vous avez sans aucun doute le génie néanmoins, en tant qu’ami, puis-je me permettre de vous dire que votre art manque parfois de forme ». Quelques semaines plus tard, Satie soumit ses Trois morceaux en forme de poire à Debussy. Comme ce dernier s’étonnait du titre de l’oeuvre, Satie lui répondit que si ces pièces étaient en forme de poire, il ne pourrait certainement pas leur reprocher de ne pas avoir de forme !
Notre album est, en quelque sorte, « en forme de Trio de Cologne » …
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