Clin d’oeil évident au chôro de Pixinguinha, le choix du titre« Um a Um » évoque la rencontre de l’uruguayenne Cecilia Siqueira et du brésilien Fernando de Lima à l’occasion du Concours International de Guitare de Caxias do Sul dont ils remportent le premier prix ex aequo en 2001. Pas question donc de rivalité mais d’une victoire commune déterminante pour la suite des événements : duo sur scène et couple dans la vie, les destins de Cecilia et Fernando ne font désormais plus qu’un.
Le chôro trouve un ambassadeur distingué en la personne d’Alfredo da Rocha Vianna Filho, né à Rio de Janeiro en 1897, et internationalement connu sous le nom de « Pixinguinha ». Il commémore, dans Um a zero (un à zéro), la victoire de l’équipe brésilienne jouant contre l’Uruguay en 1919. Le suspens insoutenable vécu tout au long de ce match historique, jusqu’au goal marqué tardivement en faveur du Brésil par « El Tigre », est commenté avec exubérance dans ce chôro joyeux qui a résisté à l’épreuve du temps. Immortalisé, en 1946, sur un disque où Pixinguinha joue la partie de flûte, Um a zero connaîtra bien d’autres versions signées Jacob do Bandolim, Benedito Lacerda, Altamiro Carrilho et Garôto, parmi d’autres, on le retrouve même aujourd’hui, bien au-delà des frontières brésiliennes, sous les doigts de musiciens classiques!
Autre grand succès du répertoire des chorões, « André de sapato novo » illustre avec humour les tourments vécus par son auteur, André Victor Correia, lors d’un bal auquel il participa chaussé d’une paire de souliers neufs. L’enregistrement de ce chôro, en 1947, par Pixinguinha au saxophone et Benedito Lacerda à la flûte lui conféra une gloire particulière.
Le chôro marque aussi sa présence, aux côtés du forró et du baião, dans la quarantaine d’albums cristallisant le parcours musical de Dominguinhos, surnom de José Domingos de Morais. Né en 1941 dans l’état de Pernambuco, il compose, chante et joue de l’accordéon quand il ne partage pas la scène avec Caetano Veloso, Gilberto Gil, Toquinho, Maria Bethânia ou Yamandu Costa avec lequel il a enregistré l’un de ses derniers disques.
Fils d’agriculteurs, né en 1939 dans l’état de Bahia, Geraldo Ribeiro découvre la guitare en autodidacte avant de se former à São Paulo. Musique populaire et musique savante jalonnent son parcours de musicien. Il participe à la sauvegarde de l’œuvre des guitaristes populaires Garôto, Armandinho et Antonio Rago en la transcrivant, en l’enregistrant et en l’éditant ; il enregistre aussi des transcriptions pour viola caipira de musique de J.S. Bach réalisées par Theodoro Nogueira, attirant ainsi l’attention sur ce type de guitare brésilienne un peu délaissé. Geraldo Ribeiro est l’auteur de plus de 400 compositions pour guitare. On lui doit la création d’une classe de guitare à l’Université de Brasilia.
Egalement guitariste, de onze son cadet, Paulo Bellinati a étudié auprès d’Isaías Sávio au conservatoire de São Paulo avant de compléter sa formation en Suisse et d’y vivre pendant une quinzaine d’années. Sa carrière est entièrement consacrée à la musique brésilienne et aux guitares du Brésil dont il joue en solo et dans diverses formations dont l’excellent quintette Pau Brasil. Les compositions de Paulo Bellinati s’inspirent du lundu, du chôro, du baião, du maxixe et d’autres rythmes typiques.
A sa créativité de compositeur et d’arrangeur de renom, Gilson Peranzzetta ajoute les qualités d’un musicien polyvalent dont le piano est l’instrument principal. Ce pur carioca, issu d’une famille de musiciens, aborde le chôro (Cheio de graça,1985), le baião (Lado a lado, 1988) et la samba (Pontes,1985) dans un style élégant teinté de jazz.
Pianiste, brillant compositeur et arrangeur, César Camargo Mariano est le créateur, avec le contrebassiste Humberto Clayber et le batteur Airto Moreira, de l’éphémère Sambalanço Trio qui inaugura, en 1964, le « João Sebastião Bar » temple de la bossa nova à São Paulo. Il cultive de manière très personnelle le genre du samba-chôro dont font partie ses célèbres compositions Cristal et Samambaia.
Figure remarquable du panorama de la musique brésilienne, Radamés Gnattali quitte sa ville natale, Porto Alegre, vers l’âge de 25 ans pour s’installer à Rio de Janeiro. Il travaillera de nombreuses années à la Rádio Nacional, d’abord comme pianiste, puis comme compositeur et chef de l’orchestre symphonique de la radio, réalisant – à ce titre – des milliers d’arrangements de musique populaire. Il occupera ensuite les mêmes fonctions à la TV Globo pendant près de 20 ans. Radamés Gnattali lègue à la postérité une œuvre abondante et emblématique où langage classique et expression populaire se conjuguent en parfaite harmonie.
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