Au dix-neuvième siècle, Paris compte un cercle appréciable de « guitaromanes » gravitant autour d’un noyau de « compositeurs-interprètes-pédagogues », généralement venus d’Espagne ou d’Italie. Certains, parmi ces derniers , se distinguent par la qualité de leur jeu, l’intérêt de leurs compositions et le sérieux de leur enseignement.
Sous l’impulsion de l’espagnol Fernando Sor, la guitare connaît un essor prodigieux : l’artiste donne à Paris, Londres, Berlin et Moscou des concerts remarqués, il étonne par sa manière tout à fait nouvelle de composer pour l’instrument, il conseille le luthier René Lacote et publie, en 1830, une Méthode complète pour la guitare dont une version revue et augmentée sera mise à jour une quinzaine d’années plus tard par son disciple français Napoléon Coste. Ce dernier, « dans un excellent style, pur, gracieux et nerveux » (1), lui succède bientôt sur la scène parisienne. En 1856, à l’occasion du concours de composition organisé à Bruxelles par Nikolai Makaroff, la Grande Sérénade opus 30 de Coste remporte le second prix derrière les trois pièces opus 65 de Mertz.
(1) Revue et gazette musicale de Paris, 1838
L’œuvre abondante pour guitare de Napoléon Coste a fait l’objet d’une édition complète en facsimile parue aux éditions Chanterelle. Plusieurs compositions tendent vers la musique à programme, d’autres sont conçues pour une guitare à sept cordes (2), d’autres encore s’inspirent, comme c’était la mode à l’époque, d’airs et de thèmes connus, c’est le cas du Caprice sur l’Air Espagnol la Cachuca opus 13 et de la Romanesca, « Fameux Air de Danse de la fin du 16e Siècle Arrangée pour la Guitare par Napoléon Coste ».
(2) Cette guitare, accordée une quinte plus bas que la guitare ordinaire, dont Coste faisait usage a été léguée par ses soins au musée instrumental de Paris,
Les contemporains de Giulio Regondi le décrivent comme un artiste d’une grande finesse, maniant la guitare avec une virtuosité tout à fait surprenante. Il faut dire qu’enfant, le petit prodige était astreint quotidiennement à de longues heures d’étude sur son instrument ; on dit que ses mains étaient, pour être celles d’un jeune garçon, étonnamment grandes par rapport au reste de son corps. Grand voyageur, Regondi a mené au siècle dernier une vie de virtuose de la guitare. Son œuvre, quoique peu abondante, laisse transparaître la nature sensible d’un musicien extraordinairement doué.
Dans cet enregistrement, David Starobin joue sur une guitare romantique : il s’agit d’une copie réalisé par le luthier anglais Gary Southwell d’un instrument construit, vers 1829, par Johann Georg Staufer, luthier actif à Vienne au début du 19e siècle à qui l’on doit aussi l’invention de l’arpeggione en 1823, un instrument rendu célèbre par Schubert qui lui consacra une sonate.
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Un guitariste au tempérament exalté, un musicien efficace et enthousiaste qui habite tout ce qu’il joue
LES CAHIERS DE LA GUITARE
Un produit de très haute tenue, comme GHA nous y a habitué, et qui mérite une place de choix dans la discothèque de chacun, guitariste bien sûr mais simple mélomane aussi
GUITARES
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